Andréa s'était, comme à son éternelle habitude, levée aux aurores afin de se mettre à l'ouvrage. Elle s'était douchée en douceur et avait déjeuner avec légèreté. Disons plutôt qu'elle avait piqué quelques grains de raisins qu'elle qualifia de "petit déjeuné".
Ces temps-ci l'appétit n’était pas au rendez-vous, et elle en ignorait la raison. Peut-être était-ce dû aux inlassables disputes fondées depuis des générations entre sa famille et celle des Booker ? Quoi qu’il en soit, ces jours-ci n’enchantèrent guère l’héritière des Lensherr qui se sentait s’échouer peu à peu sur les rivages de la nostalgie et du spleen.
Alors que son frère s’occupait des box elle en profita pour pratiquer quelques soins à ses chevaux en leur passant un peu de savon noir à l’huile de lin, les badigeonnant avec une éponge. Ainsi les mouches, moucherons et les taons ne font que tourner autour des chevaux, mais ne se posent plus. Ce traitement doit être renouvelable tous les 15 jours, ça lui laisse pas mal de temps au moins seulement…quand il pleut elle est obligé de tout refaire, ce qui a tendance à l’énerver au plus haut point.
Andréa enchaîna aussitôt avec un savon d’alep qu’elle appliqua sur les plaies de dermites.
Faisant ceci, elle se mit à fredonner un petit air du groupe « Queen » qui se nommé « Bohemian Rhapsody ». Elle avait l’habitude de fredonner en travaillant et s’aperçut vite que les chevaux appréciaient l’intonation de sa voix. Elle les sentait plus consentant à ce laisser faire et étaient moins agités.
A ce moment précis elle se trouvait dans le box d'une jument nommée "Délice". Après lui avoir fait son traitement, elle resta un instant à la caresser sur son chanfrein dérivant sur son encolure.